De La Hache De Vaa

De La Hache De Vaa Griffon fauve de Bretagne

Griffon fauve de Bretagne

Sélection des reproducteurs

Sélection des reproducteurs

Les éleveurs de pur-sang rappellent que « Les lignées se construisent sur les femelles, qui apportent 70 à 80% des qualités/défauts de leur descendance ». Par mimétisme, le chiot aura tendance à imiter sa mère durant ses premières semaines.  Regardez le caractère de la mère des chiots, et vous aurez déjà une idée de la direction dans laquelle vous vous orientez.

Par ailleurs, le regretté et immense éleveur de Setter Gordon, Alain Dampérat, rappelait que les qualités du mâle ne trouvent pas d'écho sans un moule approprié à les recevoir et que par conséquent, les lices sont la meilleure garantie pour les générations futures. 

En conséquence, je ne possède que des femelles, afin de bénéficier d’un large choix lorsqu'il est décidé d'organiser une nichée.  Il est exceptionnel que je conserve un mâle à l'élevage.  Je parcours des milliers de kilomètres par an pour observer les chiens et identifier des reproducteurs intéressants. 


Je reste dans une lignée génétique restreinte afin d’accentuer l’homogénéité de la meute, et me limite à l’utilisation de la lignée prestigieuse du « Chemin de l’Epine », basée en Bretagne chez René et Frédéric Trécherel.  Chez plusieurs de mes chiens, on trouve également du "Diaouled Rouz" à Jean-Yves Henrio, qui apporte du chien très chasseur.

Les critères de sélection incontournables sont les suivants.  Aucune exception n'est permise et une chienne qui ne répond pas à la totalité de ces critères ne reproduit pas :

1. Etre silencieux et parfaitement équilibré au chenil.  Les chiennes vivent ensemble toute l'année, y compris durant les chaleurs. 

2. Etre excellente dans la chasse du chevreuil, qui est complexe et demande beaucoup d'intelligence de la part du chien.

3. Accepter le ferme sur sanglier.

4. Etre conforme au standard de la race, sur le plan opérationnel.

Viennent ensuite les critères qui ne sont pas incontournables, mais que je recherche sur chaque nichée car l'important est de faire pour le mieux  : Excellent poil, gorge au-dessus de la moyenne, excellente ossature.  Je regarde beaucoup mes chiens dans les yeux.  Cela peut paraître stupide, mais la façon dont le chien me regarde et me scrute est importante dans mon choix, car je trouve que le regard d'un chien reflète beaucoup de choses.

Pour le mâle, je recherche TOUT, c-à-d. une excellente conformité au standard, d'excellentes qualités de reproducteurs, un chien de chasse d'un excellent niveau, et parfaitement équilibré au quotidien.  Je ne regarde pas au nombre de kilomètres à réaliser, et n'hésite jamais à parcourir 1.500 km pour une saillie.

Premières sorties

Je ne crois pas aux chiens créancés de nature.  Par ailleurs, la créance n'a aucun intérêt en Belgique, vu notre façon de faire travailler les chiens.  Néanmoins, la morphologie du chien influence la façon dont il sera guidé.  Certains seront plus aptes à chasser le chevreuil que le sanglier, et vice-versa.  Le courage, "l'esprit" et la résistance du chien sont des critères déterminants.

Je ne sors mes chiens avec les adultes qu'à partir d'un certain âge.  Il est très facile de lancer un chiot en lui faisant suivre les adultes.  Le risque est d'en faire un chien qui ne chasse qu'avec un autre devant.  Cela aura aussi un impact sur ses qualités de trouveur.  Sans quête, pas de lancer, et sans lancer, pas de chasse.

J'ai donc plutôt tendance à réaliser une première sortie sur chevreuil avec la mère des chiots, en Septembre.  Une sortie très courte, la seule chose importante étant de faire lever un chevreuil et faire découvrir l'odeur aux chiots.

Ensuite, le chiot sera sorti seul, en milieu facile d'abord, puis en milieu plus difficile.  L'objectif est toujours de réaliser une sortie très courte, l'important pour moi étant l'envie de trouver un animal, au travers d'une quête active.  Le reste de la chasse viendra avec l'âge.  Le chien "se fera" au fil de ses propres expériences.  Mais le point primordial, c'est l'envie de trouver l'animal et le lancer.

Dès que le chien a pris l'envie de quêter activement, je passe à l'étape suivante : Le chat haret.  De nombreuses personnes ont autour de chez eux des chats domestiques retournés à l'état sauvage.  Lorsque le chiot est encore jeune, je le conduis directement au chat que j'observe, qui a tendance à se plaquer au sol à mon approche. Aucun risque pour le chat, qui est bien plus agile et rapide que le chiot.  L'intérêt est double. D'abord, cette façon de procéder apprend au chien à mettre le nez au sol et s'intéresser à une odeur légère, qui refroidit vite.  La seconde est d'apprendre au chiot à réfléchir et à observer, ce qui peut augmenter l'efficacité de sa quête.

Si exceptionnellement, le chat décide de faire face au jeune chien, la situation donne une bonne idée du comportement du chien sur un ferme.  Là encore, aucun risque pour le chat, qui est bien moins facile à appréhender qu'il n'y paraît.

Durant sa première saison de chasse, le jeune chien ne sort que par demi-journée.  En général, il sortira l'après-midi dans les chasses à tir organisées à proximité de la maison, ou seul dans les petits bosquets au milieu des champs.  Si on compare à la chasse au chien d'arrêt, il s'agit surtout d'un débourrage afin de l'observer et tenter de lui donner de bonnes habitudes. Cela permet au jeune chien de s'aguérir seul et sans essayer de suivre les adultes.  Il avance à son rythme.  Contrairement à ce qu'on pourrait penser, les chiens les plus précoces ne sont pas toujours les meilleurs.  Chaque chien est un cas particulier, à gérer en fonction de son caractère.  Il est important de comprendre le potentiel durant la première année.

En théorie, à la fin de sa première saison, je sais déjà si je conserve le jeune chien ou si je le cède.