De La Hache De Vaa

De La Hache De Vaa Griffon fauve de Bretagne

Griffon fauve de Bretagne

Fagne de Cetturu - 13 Octobre 2013

Première quinzaine d’Octobre très calme.  Il s’agit seulement de la deuxième sortie.

L’enceinte chassée fait une centaine d’hectares, constitués surtout de ronces et épilobes très serrées.  Le vent est fort et froid.  Pour la première fois, j’équipe les chiens de gilets de protection CANO-CONCEPT PRO, qu’ils acceptent sans difficulté particulière. La densité de chevreuils est très (trop?) importante.

 

Afin de laisser travailler mes chiens à l’aise, je me mets à l’écart des autres traqueurs, dans un talus de ronces d’où j’ai une vue d’ensemble de la chasse sur plusieurs centaines de mètres.  Il n’est pas rare de lever un nombre important de chevreuils dans ce coin.  Le talus que j’ai choisi étant mal situé, en plein vent et à l’abri des quelques rayons de soleil, les chiens devront se montrer intelligents pour être efficaces.  

Très vite, ELSA et LOIZA s’éloignent et se séparent.  ELSA entame un rapprocher.  Sur prairie, plusieurs marches arrières pour reprendre la voie et se rassurer dans son travail.  Une vingtaine de minutes plus tard, elle met un brocard sur pied.  De loin, je vois un chevreuil traverser une prairie.  ELSA sort du bois et entame la traversée de la prairie.  Le champ odorant étant certainement vite dissout par le vent violent, je devine qu’ELSA doit se contenter de la voie au sol, sur un sol sec et froid.  Habituellement rapide et abondante, elle met cinq bonnes minutes à traverser la prairie, en donnant très peu de voix et en faisant marche-arrière à plusieurs reprises pour reprendre la voie correctement.  Travail intelligent et appliqué, mais qui laisse au brocard le temps de prendre de l'avance.

Durant ce temps, un autre chasseur signale que LOIZA a mené brièvement un renard, qui s’est terré.  Je la rappelle, et elle revient rapidement.  NESS et LEXIE sont toujours à mes côtés.  Elles ont voulu rallier ELSA à plusieurs reprises, mais je les en ai empêché car les attentes des chasseurs nécessitent que je conserve des chiens à mes côtés et ne les laisse partir qu’au compte-goutte. 

Une fois au bois, ELSA semble reprendre le champ odorant du chevreuil.  Petit à petit, la menée s’accélère et devient abondante.  Trois coups de feu retentissent.  Raté.  La menée se poursuit et ELSA s’éloigne.

 

Plusieurs chevreuils sont lancés par d’autres chiens, de l’autre côté de la ligne.  J’empêche les miens de rallier, et les fait travailler dans les ronces devant moi.  NESS lance finalement une grosse chèvre, et est immédiatement ralliée par LEXIE et LOIZA.  De son côté, LIPTON lance un lièvre.  Entendant les autres chasser, elle s’arrête et pique un sprint pour les rejoindre.  Ses sœurs ont déjà deux cents mètres d’avance.  LIPTON s’arrête pour tenter de les localiser, mais revient finalement à mes côtés.  Je préfère m’éloigner pour la faire travailler calmement.  La pièce est en train de tomber, mais elle essaie sans savoir comment procéder. 

Très vite, un brocard passe devant notre nez, lancé en silence par le Setter Gordon d’un traqueur.  LIPTON le prend immédiatement en chasse, mais dans de mauvaises conditions.  A vue, surexcitée par le chevreuil qui lui a caressé le bout du nez, ainsi que par ma maladresse (je lui hurle de l’attraper, au moment où il passe devant moi), elle bondit en hurlant et, dans l'excitation, elle perd la voie.  J’essaie de la relancer, ce qu’elle tente visiblement de faire avec volonté dans un roncier épais, mais elle ne parvient pas à identifier la voie.  Je ne suis pas sûr de la trajectoire du chevreuil et ne souhaite pas intervenir pour aider LIPTON, au risque de me tromper.  Je décide de ne pas insister sur ce chevreuil, et préfère avancer vers un endroit plus dégagé afin de relancer calmement.

LEXIE nous rejoint.  Après 45 minutes environ, elle a abandonné la menée sur la grosse chèvre pour je ne sais quelle raison.  Je ne vois ni entend les chiens, et n’ai aucune idée de la façon dont ils travaillent.

 

A peine revenue, LEXIE se remet à chercher et lance rapidement un chevreuil, qu’elle mène seule.  LIPTON refuse de rallier.  Je l’accompagne pendant que LEXIE s’occupe de l’autre chevreuil, qui sort de l’enceinte et est raté.  LEXIE s’éloigne dans une menée abondante et sonore, où sa magnifique gorge de hurleuse se répercute dans une vieille sapinière au grand plaisir des chasseurs.

NESS et LOIZA reviennent durant la menée de LEXIE, qu’elles ne peuvent entendre. NESS a été blessée au pattes l’année dernière, et elle semble déjà pénalisée par cette vieille blessure qui se réveille.  Elle boîte et gémit à deux reprises.  Très vite, LOIZA lance quelque chose.  NESS rallie.  LIPTON a disparu de ma vue, et ne rallie pas.  L’animal tourne sur une surface de quelques hectares seulement.  La menée est bizarre.  Les hurlements des chiens font presque penser à un jeu nerveux.  Je les soupçonne de mener une fouine ou une martre.  Dans le doute, je les arrête et les remets dans la remorque.

Par chance, ELSA revient dix minutes après l’arrêt de la chasse.  Je récupère LEXIE à 1.3 kilomètre de là grâce à son collier GPS, et l’arrête durant sa menée, au moment où elle franchit une route forestière.

 

Les chiens ont eu de belles occasions, mais l’ensemble a été déstructuré, dans une chasse chaotique et un contexte difficile qui empêchait de conduire correctement les chiens.

La plus grande satisfaction de la journée est de voir que toutes les femelles sont assez obéissantes, même à grande distance.  Je constate également que LIPTON semble commencer à comprendre ce qu’elle fait là. Il reste beaucoup de travail, mais elle commence à montrer un intérêt pour les voies.


Le nombre de sorties va maintenant s’intensifier, et j’attends environ 35 sorties d’ici à mi-Février.